Les Comédies en Proverbes
Mardi 13 mars 2018 à 20h45
La comédie en proverbe a l’âge du théâtre classique en France. Durant la minorité de Louis XIV, on en représentait déjà devant le jeune souverain. Improvisations jouées par des amateurs, ces divertissements spirituels avaient vocation de délassement. Jugés trop frivoles pour un Roi devenu jeune homme, le genre disparut des fêtes de la Cour. Ils revinrent pourtant en force dans la seconde moitié du XVIIIe où ils connurent une vogue absolument étonnante. Vers 1760, le proverbe prend un tour plus marqué. Le scenario évoqué par Carmontelle devient un texte élaboré par des lettrés. On y montre son esprit, son sens du portrait rapide et juste, ainsi que sa capacité à tenir éveillée l’attention d’un public souvent exigeant quant à la qualité des plaisirs, même les plus futiles. À ce jeu, Carmontelle devient un maître. Lui-même composera plus de deux cents « proverbes », réunis en dix volumes. Les Malins Plaisirs, poursuivant leur approche du théâtre des XVIIe et XVIIIe siècles, ne pouvaient pas manquer d’explorer ce genre à la fois inattendu, cocasse et d’une très grande liberté. Au-delà du jeu lui-même, ces courtes scènes peignent une galerie de personnages incroyablement divers, à tous les étages de la société, et dans les situations les plus variées.
Règle du jeu
Chacune des courtes comédies présentées illustre un proverbe connu - de façon, à vrai dire, plus ou moins explicite ! L’auteur a en effet tous les droits, et peut chercher à tromper son public : double-sens, jeux de mots et fausses pistes sont autorisés ; mais cela peut aussi être, au contraire, d’une parfaite limpidité. À l’issue de chaque intrigue, c’est donc aux spectateurs de prouver leur astuce et leur attention en indiquant aux comédiens la solution de la devinette...
Crédit photo : © Benoît Bremer