La Périchole
Mardi 28 novembre 2017 à 20h45
« La Périchole » est inspirée de la comédienne péruvienne Micaela Villegas, surnommée « la perra chola » (« chienne de métisse ») – en raison de la mésalliance de sa mère avec un chanteur des rues – qui devint la maîtresse du Vice-Roi du Pérou.
Offenbach, accompagné de Meilhac et Halévy, n’a pas choisi le sujet par hasard.
La situation de cette chanteuse des rues « capturée » par les puissants pour leur « bon plaisir » était idéale pour permettre aux auteurs de poursuivre leur satire du pouvoir. Dans cet entrelacs de petits marquis qui conspirent pour approcher le « palais », notre Périchole va résister pour garder son identité, ses valeurs et sa liberté d’artiste !
Elle finira par choisir de rester avec son amoureux Piquillo qui, lui, est un artiste libre !
Opérette sur la servilité, opérette sur le pouvoir, opérette qui parle de liberté…
Une œuvre dont l’esprit déjanté et un brin provocateur ne pouvait que séduire Olivier Desbordes qui, après avoir fait quelques coupes qui allègent l’ensemble, a donné libre cours à sa fantaisie, truffant l’œuvre de trouvailles réjouissantes et de clins d’œil propres à réjouir le public : des costumes d’un kitch assumé (baskets flashy, robes péruviennes ou d’un superbe classicisme avec smokings et perruques, un Depardieu qui surgit inopinément, une Périchole intermittente du spectacle, un petit air de l’Homme à l’harmonica et la flûte de Papageno qui s’invitent gaiement dans la partition, un vice-roi déguisé en rappeur et des pas de hip-hop, une allusion au Masque de fer à Montecristo et à la Traviata, et bien d’autres encore.
Une version à déguster comme un bon cocktail.
Crédit photo : © Nelly Blaya